L'ideel et le materiel
Pensee, economies, societes
Les Hommes, contrairement aux autres animaux sociaux, ne se contentent pas de vivre en société, ils produisent de la société pour vivre. Ils fabriquent de l’histoire, l’Histoire, et ce, parce qu’ils ont dans leur nature propre la capacité de s’approprier la nature et de la transformer. S’approprier la nature, c’est, pour l’homme, inventer des moyens matériels et idéels pour disjoindre certains éléments des écosystèmes qu’il exploite et les faire servir à ses besoins. Cette action implique la mise en œuvre de rapports sociaux qui lui servent de cadre et de support et qui, quelle que soit l’instance où ils se situent, fonctionnent comme des rapports sociaux de production, ou, selon un parler plus commun, comme des rapports économiques.
Quel est le poids des réalités matérielles, celles de la nature extérieure à l’homme et celles qu’il a créées, et quel est le rôle de la pensée dans la production des rapports sociaux ? Tout le mouvement du livre est là : de l’analyse des rapports sociaux de production à celle de la production des rapports sociaux. Le point d’appui de ce mouvement est dans la constatation que la part idéelle de tout rapport social n’est pas seulement le reflet plus ou moins déformé de ce rapport dans la pensée, mais l’une des conditions mêmes de sa naissance, condition qui devient un élément de son armature interne.